Chant de l’âme – Croissance de l’arbre : Improvisation
Christine de La Forest - C&H 136
« Quand on improvise, on ne parle plus de « notes de passage » ou de « broderies », on n’y pense plus ; on joue ce qui vient de l’intérieur et qui a été nourri par les exercices en amont. » nous dit Catherine.
Le travail en amont est donc essentiel si nous voulons que notre improvisation s’élargisse.
L’âme est comme un arbre. Pour qu’un arbre s’épanouisse et s’élargisse, il faut qu’il soit nourri. Et cela demande un travail (en plus de la pluie du ciel qui vient toute seule). Le travail, en improvisation, ce sont des passages et des broderies. Et plus loin sur le chemin, on trouve encore une séquence d’accords, un thème avec sa structure et plein d’autres notes étrangères qui apportent leurs couleurs.
Le travail, pour la croissance d’un arbre, c’est biner à son pied, l’arroser, le nourrir avec du compost, du purin d’ortie, etc… Et cela représente beaucoup de travail :
- le purin : il faut le faire
- le compost, il se compose de plusieurs éléments : déchets organiques, paille, fumier
- et on mélange l’ensemble, et on le retourne…
- et on répand le tout au pied de l’arbre
Alors, l’arbre grandit : des branches vont pousser, des feuilles se déplisser, des fleurs exhaler leur parfum, des fruits s’offrir à tout venant.Mais, quand il étire une branche, il ne pense pas : je vais mettre ici un rameau « purin d’ortie », là une fleur « paille ». Non, il se dilate, selon son espèce, et tout ce qui l’a nourri, tout ce travail en amont est concentré dans sa sève, s’élève et sort à la lumière.
Alors l’arbre chante et danse dans le vent. Ainsi l’âme révèle son chant intérieur, comme une flûte de roseau entre les mains de Dieu.