CITHARE DANS LA BIBLE 2 - C&H 124
Posté le 11/07/2023
Bible Musique Cithare 2
Odile Berthie - C&H 124
Deuxième article sur la cithare
Dans l’article précédent, c’est une vue générale de la musique dans la Bible qui a été présentée. Il parait intéressant d’approfondir certains aspects de ce vaste sujet.
Parmi les spécificités de la cithare, il en est une qui émerge particulièrement: l’accompagnement des psaumes. Aussi pour mieux comprendre et mieux appréhender ceci, il est opportun de prendre un temps pour étudier la musique dans les psaumes (Le psaume 150 fera l’objet d’une étude particulière)
.
Évidemment, il ne sera pas question de cithare particulièrement mais d’un ensemble musical qui ouvrira une brèche sur une meilleure compréhension de l’instrument et de son utilisation comme le font les citharistes (En aparté, une remarque s’impose : le mot cithare ne se trouve pas dans la Bible TOB dernière édition. Il est remplacé par Lyre. Mais ceci n’égratignera pas notre passion pour la « cithare »).
La plupart des psaumes sont précédés d’un titre. Or, ces titres interpellent par leur aspect énigmatique mais chargé de sens. Avant de faire quelques recherches dans les versets des psaumes, une première partie sera une ouverture sur les titres.
Les titres des psaumes (Il est utilisé la numérotation des psaumes selon la Bible liturgique, il peut y avoir un décalage d’un chiffre selon la traduction de la Bible utilisée)
En préliminaire, il faut bien noter qu’il est appelé en exégèse « titre du psaume », le verset 1 du psaume et non les divers autres titres attribués aux psaumes par des auteurs divers selon les traductions ou éditions de Bible (Par exemple dans la traduction de la Bible liturgique, le traducteur a écrit au psaume 3 « Du Seigneur vient le salut », mais le titre du psaume est le verset 1 « Psaume. De David.). Il est ambitieux de vouloir décrypter les titres des psaumes mais précisément c’est par leur aspect mystérieux
qu’ils éveillent notre curiosité. On y trouve cités des noms de personnages, des instruments de musique, des circonstances, des lieux… des questions.
Les personnages nommés sont pour certains les auteurs du psaume. David vient en tête de ceux-ci : soixante-treize psaumes lui seraient attribués, trente et un à d’autres personnages (La Bible, traduction liturgique, Mame 2013, p.834). Asaph, Coré, Etan, Hémân, Yedoutoun peuvent être considérés soit comme les auteurs des psaumes, soit comme des chantres lévitiques. Ils sont institués par David lors du transfert de l’arche à Jérusalem « chantres avec leurs instruments, harpes, cithares, cymbales, pour les faire retentir avec force en signe de joie » (2 Ch 15, 16).
- Des instruments de musique sont cités.
- Des instruments à cordes (Ps 4, 6, 12, 54,55, 61, 67, 76).
- Des instruments à vent (Ps 5).
Le mot qui est traduit par flûte (Cette traduction n’est reconnue ni par la Septante – bible traduite en grec, ni par la Vulgate – bible traduite en latin). (racine hébraïque hll) peut aussi signifier une technique de musique. Le hautbois ou grande harpe selon les traductions (Ps 5). Quelques précisions concernent la facture des instruments. Le psaume 6 emploie le terme « a l’octave ». Est-ce une harpe à huit cordes, ou un chant pris à l’octave ?
Le terme « alamôth » (Ps 46,1) peut signifier jeunes filles en âge de se marier. Est-ce des jeunes femmes qui chantaient ces versets ou des femmes qui jouaient du tambourin, pratique fréquente alors ?
La destination du psaume est parfois explicitée comme dans le Ps 29, 1: Cantique pour la dédicace de la Maison, ou encore Cantique des montées (Ps 119 à Ps 133). Ceci n’est qu’une mise en bouche qui éveille à la richesse du contenu des titres des psaumes. Dans une seconde partie, ce sont les instruments de musique dans les versets des psaumes qui retiendront notre regard.
Les versets
Dans les versets des psaumes, les instruments à cordes sont les plus fréquemment nommés, parfois indifféremment, parfois précisément. La cithare est citée dans les Ps 32; Ps 42 (C’est le mot harpe qui est employé), Ps 48, Ps 56, Ps 70, Ps 80, Ps 91, Ps 97, Ps 107, Ps 136 (C’est le mot harpe qui est employé), Ps 146. Elle accompagne la fête, l’action de grâces, elle suscite l’éveil de l’aurore, la vérité. Elle est qualifiée de mélodieuse dans le Ps 80,3. Son timbre est comparé à un murmure (Ps 91,4). Elle acclame le Seigneur avec tous les instruments (Ps 97,5).
Trompettes, flûtes, chants, musiques se partagent cet arc en ciel musical et prennent part à l’ornementation de ces poèmes qui ont été et sont encore des chants de prières. Dans le psaume 150, nous retrouverons cette harmonie d’instruments et il sera alors venu le temps de les décrire plus longuement.
En conclusion
De cette brève approche de la musique dans les psaumes, j’oserai dire que le peuple hébreu savait mettre sa vie en chants et devait être un peuple qui transpirait une sorte de joie, appuyée sur la confiance en son Dieu Unique.
Chants, instruments les accompagnaient. N’est-il pas chanté au psaume 136 versets 1 et 2: « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion, aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes ». En exil, ils avaient amenés leurs instruments de musique tant ceux-ci avaient de l’importance pour eux.
Que ceci continue à nous inciter à sortir nos cithares, à les faire chanter, et nous poursuivrons ainsi la grande aventure de la musique en Église. N’est-ce pas fascinant d’être dans cette mission ?